Profession : pays sous-traitant (Tribune de José Nawej).

Vu de RDC, la sous-traitance renvoie généralement au secteur minier. A l’échelle de la région  des grands-lacs, ce mot va comme un gant à deux des voisins du Congo-Kinshasa dont le Rwanda.
 Voici près d’un quart de siècle que le pouvoir rwandais se spécialise sans discontinuer dans ce qui a tout l’air d’une  sous-traitance  tous azimuts et à très large spectre. Le halo de secret de polichinelle qui enveloppe le  cycle de guerres contre la RDC  par rébellions d’opérette interposées est l’illustration grandeur nature de la sous-traitance dans laquelle excelle Kigali.

Est-il encore besoin d’être un géopoliticien de haut vol pour voir les  « liaisons dangereuses » entre le Rwanda officiel et des puissances et technostructures  anglo-saxonnes dans les  « agressions-business » dont la RDC est cycliquement victime dans sa partie orientale?


L’appétit venant en mangeant, voilà  que Kigali veut étendre son rôle de sous-traitant… gagnant à un autre secteur : l’immigration. Le gouvernement de Paul Kagamé va, en effet,  le plus officiellement du monde recycler des migrants refoulés du Royaume-Uni.


 Ce pays à forte densité du fait de l’exiguïté du territoire va tout de même  disposer d’espaces pour accueillir et installer des  flux migratoires venus de Grande-Bretagne ! Les quelque 144 millions d’Euros de retour sur investissement  valent bien cette variante de la sous-traitance rwandaise. Après tout, l’une des règles d’or dans l’univers des rapports entre Etats est le fameux  « pas d’intérêt, pas d’action ».
A moins d’avoir une conception moralisante,  angélique ou  « bisounours  » des relations internationales, difficile de reprocher au Régime Kagamé de chercher le meilleur pour son pays.  « Peu importe qu’un chat soit blanc ou noir, pourvu qu’il attrape des souris ». Paul Kagamé pourrait bien s’inspirer de cette citation de Deng Xiaoping pour envoyer paître ceux qui s’opposent à son offre de service.
Reste que pour les Congolais, l’arrivée massive des migrants dans un pays qui utilise avec la bénédiction de ses soutiens -les mêmes- l’Est kivutien comme exutoire à ses contradictions internes ne va pas sans poser de soucis supplémentaires de sécurité. C’est là un énième défi à Kinshasa engagé dans une normalisation des relations avec un voisin qui, fort de son statut de sous-traitant idéal, n’entend rien assumer de son lourd passif contre le peuple congolais.


 Question à un livre sterling symbolique posée par… des sous-traitants de la géopolitique sous régionale : faudra-t-il combien de temps pour que le Pouvoir rd congolais comprenne que tous les attributs naturels  de puissance des Etats commande que ce soit la RDC qui donne le  « la » et non l’inverse ? 

Rédaction.

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