RDC : « Je ne me tairais jamais pour dénoncer les maux qui rongent la RDC » (Pr. Alphonse Maindo)

Le professeur Alphonse Maindo paye – t – il le prix de son franc parer ? Cet enseignant des sciences politiques à l’université de Kisangani et Directeur de Tropenbos RDC a vécu ce vendredi 10 juin 2022 la pire des journées de sa vie.
Encerclé par les militaires FARDC lourdement armé depuis 3 heures du matin en sa résidence, les services soupçonnaient une cache d’armes en son domicile ainsi que l’hébergement des sujets ADF.

« Ce qui m’est arrivé aujourd’hui est un grand étonnement. Cette situation me met dans une colère extrême et plonge mon coeur dans le chagrin. Depuis trois heures du matin, j’étais encerclé en ma résidence par un nombre important des militaires de la 31ème région militaire. Ils se sont présentés chez moi et n’avaient aucun document ni mandat de perquisition, raison pour laquelle je m’étais opposé à ouvrir le portail de ma résidence », explique le Professeur Alphonse Maindo.

De la perquisition de l’immeuble pour un fiasco. Une fausse alerte ?

C’est aux environs de 8 heures qu’un mandat de perquisition sera émis en bonne et due forme dans sa résidence, fait savoir le patron de Tropenbos RDC.
Et de poursuivre que c’est alors qu’il autorisera, avec ses avocats, aux services de sécurité de passer à la perquisition de son domicile. Mais curieusement, rien n’a été trouvé contrairement aux chefs de son accusation.

« Dans leur mandat de perquisition, ils affirment que je suis en train d’héberger 10 ADF dans ma résidence. Il y aurait quelqu’un qui les a recrutés et qu’ils logeraient chez moi, alors que personne n’est locataire ici. Ils sont passés par la perquisition en fouillant de fond en comble toute la maison et n’ont rien trouvé » précise Alphonse Maindo.

Professeur Alphonse Maindo déterminé dans les dénonciations

« Cette situation est malheureuse en cette période où notre pays traverse des moments de turbulence. Monté une telle histoire au nom d’un compatriote, c’est prémédité sa mort. Si je mourais aujourd’hui, la responsabilité incombe à ceux qui ont fabriqué cette histoire », annonce cet enseignant des universités.

A en croire Professeur Alphonse Maindo, la situation qui vient d’arriver est un coup savamment monté contre sa personne. Ceci ferait suite à ses différentes dénonciations et interventions dans des médias sur la situation chaotique de la RDC.
Il souligne que le dernier cas en date relève de la conférence tenue le 6 juin dernier à l’amphithéâtre de l’université de Kisangani organisé par la structure Ukumbusho où il a dénoncé haut et fort les tueries perpétrées lors de la guerre de six jours à Kisangani.

« Je ne me tairai jamais pour dénoncer les maux qui rongent la RDC. Dénoncer et donner son opinion ne constituent pas une infraction. Chercher le développement du pays et son avancement, ne constitue point un crime. Je ne suis pas un rebelle, je suis un digne fils de ce pays. J’ai le droit comme tout congolais d’apporter ma contribution pour mon pays », a fait savoir Professeur Alphonse Maindo.

Désabusé sous l’effet de l’intoxication, une frange de la population de la ville de Kisangani et en majorité des jeunes, a tenté de vandaliser la résidence de cet éminent Professeur mais disperser par les éléments de la police nationale congolaise.
Mais, Toutefois, Professeur Maindo pourrait comparaitre à l’auditorat militaire après cette perquisition tel que annoncé par lui.

Il convient de noter tout de même que le ministre des droits humains est resté solidaire avec cet enseignant des universités. Sur son compte tweeter, Fabrice Puela, comme ministre des droits humains, dit être très préoccupé par ce que vit le Professeur Alphonse Maindo et sa famille. Il indique que l’Etat de droit proclamé au 1er article de la constitution et pour lequel le Chef de l’Etat se bat, devrait être une affaire de tous, fin de citation.

Il sied de souligner que le Professeur Alphonse Maindo est très connu pour ses prises de positions pour la bonne marche de la démocratie et la bonne gouvernance en RDC. Ses nombreuses déclarations vont dans le sens d’interpeler les autorités pour l’amélioration de la gouvernance.

Il a débuté les activités des droits de l’homme alors assistant à l’université.
Son militantisme l’a hissé au rang de bourgmestre de la commune Kabondo à l’entrée de l’AFDL où il avait été élu par un vote populaire à mains levées.

Jean Claude Fundi.

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