RDC : la Dynamique des Universitaires Congolais réclame la reconnaissance d’un génocide en République Démocratique du Congo.

Les exactions, les viols, violences sexuelles et les pillages sont quasi quotidiens à l’Est de la République Démocratique du Congo. La succession de guerre et de violation des droits de l’homme pendant plus de 20 ans coûte la vie à plusieurs millions de congolais. Etant donné que les évaluations restent partielles, la dynamique des universitaires congolais, DUC en sigle, réclame la reconnaissance d’un génocide congolais.
En marge de la commémoration de la 24ième année de la date du 2 août, journée du souvenir, la dynamique des universitaires congolais, DUC, célèbre sous le thème : « ensemble levons-nous pour la mise en œuvre des mécanismes de la justice transitionnelle et les institutions fortes et républicaines en RDC ».
A l’occasion du jour qualifié de triste du 2 août 2022, la DUC, dans un mémorandum signé par le Professeur Bibiche Liliane Salumu, dont copie parvenue à rfmtv.net, se dit profondément consternée et préoccupée des violations du droit humain et du droit international humanitaire qui se poursuivent impunément sur le territoire de la République Démocratique du Congo depuis trop longtemps.
Elle constate amèrement la cristallisation de la tragédie congolaise à partir du 02 août 1998, date du début de ce que la Secrétaire d’État américaine honoraire, Madeleine Albright, avait qualifié de la « première guerre mondiale africaine ».
Ces violations des droits de l’homme ont fait l’objet d’investigations partielles, dont les résultats se limitent aux annonces dans les medias. La DUC veut à ce que les organisations de la société civile et confessions religieuses s’approprient cette lutte en documentant tous les crimes commis après 2003 pour déposer des plaintes, en restant en veille, pour qu’elles intensifient les actions de sensibilisation de la population.

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Ne pas ignorer ce génocide
Afin de commémorer les morts congolais, en leurs rendant hommage dans la recherche de la vérité, la DUC lance un appel à la population congolaise et aux victimes à se mobiliser sans relâche pour l’effectivité de la justice transitionnelle, gage du rétablissement du droit à la vérité, à la justice et aux réparations.
La DUC rappelle que la guerre a culminé dans une tragédie humaine inédite (nombre de pertes en vies humaines, ampleur des dégâts matériels, recrutement et utilisation des enfants dans les conflits armés, déplacements forcés des populations, pillages des ressources naturelles à très grande échelle, violences sexuelles notamment contre les femmes et les filles). Les Nations-Unies parlent même « d’épidémie de viols au Congo ».
La République Démocratique du Congo n’arrive toujours pas à mobiliser une grande partie de l’opinion internationale qui reste presque indifférente durant plus de 25 ans face à plus de 10 millions, le nombre de victimes de génocide qui endeuille la RDC et dont on n’en parle presque pas.
Les victimes méritent justice
La société civile espère que la date du 2 août sera officiellement décrétée jour férié. La DUC qui observe avec contrariété, malgré la mobilisation tous azimuts des organisations et personnalités congolaises et internationales pour réclamer l’application des recommandations du Rapport Mapping (2010), outil incontournable de la lutte contre l’impunité, dans le chef des politiques congolais, un mutisme préoccupant par rapport aux crimes graves perpétrés contre les Congolais sur le territoire national.
Elle fustige l’ancrage et la prospérité dune économie de guerre faite des trafics des ressources naturelles et des crimes de sang. La DUC est rattachée à une paix durable qui exige la vérité, la justice et les réparations pour les victimes, notamment à travers les mécanismes de justice transitionnelle pour permettre aux victimes d’organiser, enfin, leur deuil.
Pour la DUC, il n’y a pas de deuil sans vérité, il n’y a pas de réparations sans justice, sans vérité sur ce qui s’est passé, il n’y a pas de réconciliation sans réparation ni de paix durable sans réparation. La DUC exhorte le Chef de L’état congolais à saisir formellement l’ONU pour demander, d’une part, la création d’un Tribunal pénal international devant connaitre des crimes commis en RDC et, d’autre part, la publication de la liste de tous les auteurs présumés des crimes répertoriés par la Rapport Mapping.
Afin que soit mise en lumière la face sombre de ces guerres, la DUC demande au parlement congolais à prendre une loi instituant le 2 août comme la journée nationale du génocide congolais.
Concernant la création d’un Tribunal Pénal International pour la République Démocratique du Congo, la demande des intellectuels congolais rejoint celle du Prix Nobel de la Paix, Denis Mukwege. En effet, Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, a appelé, depuis l’année dernière, à la création d’un tribunal pénal international. Il s’inquiète de la persistance de l’insécurité malgré l’état de siège dans la provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
2 août journée nationale du génocide congolais.

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Une certaine opinion pense qu’il serait plus juste de citer également certaines multinationales ou des pays occidentaux impliqués, de près ou de loin, dans les massacres en République Démocratique du Congo. Pour la DUC, des initiatives doivent être prises pour que la vérité éclate sur la réalité du génocide congolais. Le gouvernement doit ériger un musée national du génocide congolais à Kinshasa et un mémorial du génocide congolais dans un site symbolique d’un massacre à l’Est du pays.
Cependant, certains historiens, institutions politiques, ni aucune instance officielle régionale ou internationale des droits de l’homme ne reprennent l’appellation de génocide congolais. Un génocide ignoré, on dirait. La DUC s’attend à un engagement des nations unies « à accompagner la RDC dans la mise en œuvre de la justice transitionnelle, seule garantie de la non répétition des crimes“, rapporte le mémorandum.
Il est temps pour que des mécanismes soient initiés pour rendre justice aux victimes des guerres depuis 1998 au Congo. La DUC lance cet appel aux congolais et aux victimes à se mobiliser sans relâche pour l’effectivité de la justice transitionnelle, gage du rétablissement du droit à la vérité, à la justice et aux réparations.

Ernest Mukuli.

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