Seul devant sa conscience (Tribune de José Nawej).

Investiture ou non du bureau-incomplet- Kadima ? C’est peu de dire que le pays retient son souffle. Suspendu qu’il est aux lèvres du Président. L’alpha et l’oméga du champ institutionnel. L’arbitre suprême. De son coup de sifflet dépendra la suite des événements.

Pas facile donc d’être Fatshi en cette conjoncture où tout le monde se perd en conjectures sur la voie à emprunter. Si la référence à « Les deux chemins » n’est pas, en l’espèce, tout à fait de saison, il n’en demeure pas moins que son côté « choix » garde la pertinence. Car, le chef de l’Etat est appelé à opérer un choix aussi déterminant que vital pour l’avenir et le devenir du pays. Or, choisir, c’est renoncer, disait André Gide. Renoncer à qui et/ou à quoi ?

Investir l’équipe entérinée par l’Assemblée nationale ? Ce qui signifierait, pour l’autorité morale de l’Union sacrée de la Nation, être en cohérence avec sa famille politique et la frange de la société civile qui porte la candidature de Denis Kadima.

A contrario, par cet arbitrage, le Président donnerait le coup d’envoi des vagues successives de contestation dont les prémices transparaissent déjà de déclarations d’acteurs politiques de premier plan et de Pères spirituels de l’espace interconfessionnel CENCO-ECC. Comment rêver d’élections régulières et sereines si, dès le départ, le team chargé de les organiser est contesté par quantité de parties prenantes au processus électoral ? Comment espérer danser le tango…seul ? Là, résiderait la malformation congénitale. Là, se trouverait le péché originel, susceptible d’empoisonner la suite. La fraude corrompt tout, disent les juristes.

Renvoyer l’alchimie Mboso en se servant de la jurisprudence « Malonda » mécontenterait le gros du camp présidentiel, mais rencontrerait les attentes des pans importants de forces sociales et politiques. Ce choix ferait sans doute baisser la tension de plusieurs crans.

Au passage, le Président sortirait ragaillardi de l’exercice, car il aura administré la preuve qu’il ne préfère pas son parti à la patrie. Et qu’il n’a pas que les yeux rivés sur la prochaine élection présidentielle. En clair, il souscrirait au primat de l’intérêt général. On retrouverait là, à grands traits, les caractéristiques d’un homme d’Etat par opposition au politicien telles que théorisées par l’américain James Freeman Clarke et reprises par le plus légendaire de premiers ministres britanniques Winston Churchill.

Trêve d’intrusion dans la tête du premier d’entre les Congolais. Au risque de répondre de l’infraction d’entrée par effraction dans les prérogatives du magistrat suprême.

Reste que Félix-Antoine Tshisekedi est seul devant sa conscience. En vie ou outre-tombe, ses devanciers lui suggéreraient d’écouter davantage les conseillers que les conseilleurs, de se fier plus aux analystes critiques qu’aux courtisans et autres flagorneurs. Car, si la jouissance du pouvoir est solidaire, l’échec est solitaire.

José NAWEJ

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