Un peu d’eau dans le vin de…messe (Tribune de José Nawej).

Exit le « tout sauf Kadima » entonné, jusqu’il y a peu, en chœur et par chœur par les dignitaires de l’Eglise catholique ? Les premières notes de la petite musique fredonnée hier par l’abbé Nshole donnent à le penser.

Les Princes de l’Eglise seraient-ils enclins à « abandonner » les forces politiques et sociales en pleine marche? Ou carrément « en plein vol » pour utiliser l’expression très tendance. Là aussi, ça sent le « débrouillez-vous sans nous« . L’épiscopat catholique n’entend pas ou plus -c’est selon- donner l’impression de parrainer les processions des partis politiques anti-Fatshi.

Une façon habile pour les Princes de l’Eglise de brandir le « Rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu« . Même si les Evêques laissent les laïcs libres de « prendre leur responsabilité« .

Bref, un vent d’aggiornamento soufflerait-il sur le Centre interdiocésain ? Ce, depuis que les tenants du pouvoir temporel à Kinshasa ont fait le pas vers les dépositaires de l’impérium spirituel avec, comme point d’orgue, la rencontre entre le chef de l’Etat et le premier cercle d’évêques catholiques?

Etant à mille lieues de « monsieur le Jourdain » qui faisait de la prose sans le savoir, les hiérarques de l’Eglise de Rome n’ignorent ni les règles du jeu dans les échanges avec les représentants de l’appareil d’Etat ni les pesanteurs sociologiques dans leur propre sein ni le regard que l’Occident porte sur le Pouvoir rd congolais. Le ballet diplomatique très occidental au siège de la CENI a valeur de message. L’excommunication de Denis Kadima risquait donc de ne pas se conjuguer dans toutes les langues.

Trêve de commentaire. Les évêques ont remis leurs propositions frappées du sceau des réformes consensuelles au Président de la république. La balle est donc dans le camp du chef de l’Etat.

En attendant, quoi de plus indiqué que de mettre un peu d’eau dans le vin de…messe. Un peu trop peut-être au goût de certains laïcs et surtout dans le palais de tous ces acteurs politiques qui misaient sur la capacité de mobilisation de l’Eglise pour en découdre avec le pouvoir Fatshi.

Si, du côté de la CENCO, l’attente de la réponse présidentielle au mémo vaut bien un profil bas, il reste à savoir qui fera quelle concession en contrepartie de quoi. Question : le scénario final sera-t-il celui d’entendre les cloches de l’Eglise sonner ou celui emprunté au titre du roman d’Ernest Hemingway « Pour qui sonne le glas« ? La réponse ne saurait tarder.

José NAWEJ

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