Fatshi : l’avers sans le revers de la médaille. (Tribune de José Nawej)

Plaidoyer pro domo ? Légitime de la part de Fatshi. « On n’est jamais mieux servi que par soi-même« . Frère Félix-Antoine pourrait même renchérir avec cette autre citation érigée en proverbe : « Charité bien ordonnée commence par soi-moi et …continue par soi-même ».

Sur RFI et France 24, le chef de l’Etat a étalé le côté avers de la médaille. « Les réalisations, nous en avons fait énormément« , affirme le Président avant de citer le budget, les infrastructures, la gratuité de l’enseignement et…le plan de développement de 145 territoires qui est encore sur papier.

A la décharge de « notre Fatshi national« , il est rarissime-ici et ailleurs- de voir un Président-candidat mettre l’accent sur son passif. Seul – ou presque- l’actif qui est à l’honneur.

Problème, la médaille brandie non sans fierté par le chef de l’Etat comporte bien son revers. Certes, sous Fatshi le budget a atteint et dépassé la barre de 10 milliards. Ce qui qui n’est pas rien non plus dans l’absolu, mais par rapport aux budgets précédents.

Le hic, c’est que cette augmentation du budget ne se traduit pas par l’amélioration du quotidien du Congolais. Pire, à la suite de la hausse continue des prix, la majorité silencieuse voit son maigre pouvoir d’achat fondre comme neige au soleil. Si bien que même les réajustements de salaires dans l’administration publique sont annihilés par la valse des étiquettes sur le marché.

Pour louable qu’elle puisse paraître à première vue, la gratuité de l’enseignement charrie toutes les tares inhérentes au caractère proverbialement non structurant de nombre de nos projets. Le pays paie souvent la propension des dirigeants à privilégier le « vite fait« , le « tape-à-l’œil« .

En l’occurrence, faute d’une approche holistique, la gratuité coûte cher à tout le monde. Aux écoles concernées qui peinent à combler l’énorme GAP au niveau des frais de fonctionnement. Aux enseignants qui, sevrés de contributions de parents, attendent encore que les pouvoirs publics prennent l’exact relais. Aux élèves et, par ricochet, aux parents qui paient cash la démotivation des enseignants. Au finish, déconnectée du réel congolais, la gratuité a tout de ce remède plus dangereux que le mal qu’il est censé soigner.

Quant aux infrastructures, le ressenti est plus préférable que la proclamation. Les routes, l’eau, l’électricité ne sont point du domaine des concepts. Le baromètre en la matière est le Congolais lambda. Pas sûr qu’il ressente, ne serait-ce qu’un léger mieux, sur ce terrain.

Inutile de parler du projet de 145 territoires encore dans le pipeline avant de devenir un …chantier. Là aussi, il faudra prier tous les ancêtres pour qu’une « main noire » ne transforme tous ces futurs chantiers en chantier éternel.

José NAWEJ

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